Pleurs de bébé : comment les calmer ?

Un nourrisson ou un bébé en bonne santé peut en effet pleurer entre deux et trois heures par jour, sans que cela ne soit le signe d’un trouble médical. Cela lui permet de manifester sa faim ou sa soif, de faire comprendre que sa couche est mouillée, qu’il s’ennuie ou qu’il est fatigué… Mais si certains pleurs peuvent être rapidement soulagés, d’autres sont plus difficiles à analyser. Quelle que soit la situation, il faut toujours garder son calme et ne jamais s’énerver contre un bébé qui pleure.
Alors comment comprendre les pleurs d’un bébé ? Comment réussir à les calmer ? Et que faire si l’enfant continue à pleurer ?
Pourquoi les bébés pleurent-ils ?
Pleurer est le seul moyen pour un nourrisson ou un bébé d’exprimer ses besoins et ses émotions. Et s’ils peuvent être difficiles à comprendre pendant ses premières semaines de vie, les parents apprennent petit à petit à reconnaître les pleurs de leur enfant.
Les pleurs, le seul moyen de s’exprimer pour un jeune enfant
S’ils peuvent provoquer inquiétude et anxiété chez les jeunes parents, les pleurs font partie du développement normal d’un enfant. Dès leur naissance, tous les nourrissons et les bébés communiquent en pleurant. Ils ne peuvent pas s’exprimer en parlant, et pleurer est le seul moyen pour eux de faire comprendre à leur entourage leurs besoins et leurs envies (par exemple, la faim ou la soif, la peur, la douleur…). Sorte de réflexe de survie, les pleurs cessent généralement dès que le besoin est identifié et satisfait. Le bébé pleure et le parent réagit : une forme de communication s’installe entre eux.
Un nourrisson pleure en moyenne deux heures par jour (plus ou moins souvent, et plus ou moins longtemps). Ses premières semaines de vie sont généralement la période pendant laquelle il pleure le plus, et de la manière la plus intense. C’est vers 2 à 3 semaines qu’il commence à pleurer davantage, pour atteindre un pic de pleurs vers 6 à 8 semaines. La fréquence et la durée des pleurs diminuent ensuite progressivement, jusqu’à sa 12ème semaine (environ 3 mois). C’est ce que l’on appelle la « courbe des pleurs ». Pendant cette période, les pleurs sont généralement intenses en fin de journée ou le soir, sans que les parents ne sachent pourquoi (on évoque parfois des coliques ou des « pleurs de décharge », qui permettent de libérer l’enfant des tensions accumulées pendant la journée). Les bébés peuvent alors être particulièrement difficiles à calmer (les crises de pleurs peuvent durer jusqu’à deux heures !).
Lorsque l’enfant atteint l’âge de 3 mois, les pleurs sont généralement moins fréquents, et durent moins longtemps. Les parents comprennent mieux leur signification, et les besoins de l’enfant sont plus faciles à satisfaire.
Que cherche-t-il à dire ?
Le nourrisson ou le bébé ne pleure jamais sans raison. Il cherche toujours à exprimer un besoin, une envie, une gêne ou une émotion.
Le jeune enfant peut pleurer lorsque :
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il a faim ou il a soif : il a besoin d’être hydraté (particulièrement lorsqu’il fait très chaud ou très sec), ou nourri (il a parfois faim plus vite que d’habitude, notamment en période de croissance) ;
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il est gêné par quelque chose : il a trop chaud ou trop froid, sa couche est mouillée ou ses fesses sont irritées, il a besoin de faire un rot… ;
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il s’ennuie ou a besoin d’être rassuré (et d’être près de ses parents) ;
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il est frustré ou en colère, il a peur (les pleurs sont généralement différents, avec une tonalité plus aiguë et stridente) ;
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il est fatigué : un jeune bébé a besoin de dormir très souvent, surtout pendant ses premières semaines ;
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il a mal quelque part (en cas de poussée dentaire, de coliques ou d’une maladie, par exemple) : les pleurs sont alors plus violents.
Comment reconnaître les pleurs de bébé ?
La cause des pleurs peut être plus ou moins facile à identifier. Leurs circonstances d’apparition peuvent néanmoins aider les parents à les comprendre. Par exemple, si le bébé se met à pleurer pendant son biberon (ou au sein), cela signifie certainement qu’il n’a plus faim ou qu’il a besoin de faire un rot. S’il pleure dans les bras de ses parents, il est peut-être fatigué, il a besoin d’être changé ou il a encore faim (ses besoins évoluent rapidement au cours des premières semaines). Les pleurs peuvent aussi signifier que l’enfant a besoin de sucer son pouce ou une tétine : il s’agit en effet d’un réflexe de survie chez les nourrissons. Plus tard, (autour d’un an ou parfois avant), l’angoisse de séparation peut aussi être un motif de pleurs chez l’enfant.
Survenant chez les enfants plus grands (entre 1 et 3 ans), les spasmes de sanglots peuvent quant à eux être particulièrement impressionnants. Ils surviennent pendant une forte crise de pleurs : l’enfant cesse soudainement de respirer, il devient bleu et se laisse tomber (ou s’évanouit), souvent pour provoquer une réaction chez ses parents. Ces crises ne sont pas dangereuses, et disparaissent en général lorsque l’enfant devient capable d’exprimer ses émotions en parlant. Pendant la crise, il est conseillé de rester ferme et de garder son calme, jusqu’à ce que l’enfant s’apaise.
Comment calmer un bébé qui pleure ?
La plupart du temps, des gestes simples permettent de calmer les pleurs d’un nourrisson ou d’un jeune enfant. Il suffit de comprendre ses besoins, pour y répondre. Mais il arrive aussi que certains pleurs restent inexpliqués. L’essentiel est de rassurer l’enfant, sans jamais perdre son calme.
Ne pas le laisser pleurer
Lorsque le bébé se met à pleurer, la première chose à faire est de lui répondre : en plus de chercher à identifier la cause des pleurs, il faut le consoler. Pour cela, il est possible de le prendre dans ses bras, d’aller le voir dans son lit et de lui parler tendrement…
Laisser un bébé pleurer est en effet inutile (et déconseillé) : comme vu plus haut, les pleurs lui permettent simplement de manifester un besoin ou des émotions. Ils ne sont jamais un moyen de manipuler son parent (son cerveau n’est d’ailleurs pas assez mature pour faire des « caprices »).
Répondre à ses besoins lorsqu’il pleure l’aide progressivement à devenir plus confiant : il sait qu’il peut compter sur ses parents, il se sent aimé et en sécurité, et devient plus calme.
Répondre à ses besoins, et tenter différentes approches
Si la cause des pleurs est identifiée, il suffit d’y répondre : donner à boire ou à manger à un bébé qui a faim ou soif, changer sa couche mouillée, le prendre dans ses bras pour le câliner ou le rassurer, le coucher s’il est fatigué…
Lorsque les pleurs sont difficiles à expliquer, plusieurs méthodes simples peuvent être essayées pour calmer l’enfant : lui proposer sa tétine, lui donner un bain à 37 °C, masser doucement son ventre, le promener en poussette ou en voiture, lui chanter une chanson en le berçant, le distraire avec un petit jouet ou l’installer près de soi pendant une activité (cuisine, ménage ou bricolage, par exemple)…
Et si l’enfant ne se calme pas ?
Il arrive parfois que les pleurs persistent, malgré tous les efforts déployés par les parents pour répondre aux besoins habituels de l’enfant. Les pleurs peuvent aussi durer plus longtemps que d’habitude, ou être particulièrement intenses. On parle alors de « pleurs excessifs ». Exaspérants pour les parents, ces pleurs incessants peuvent être à l’origine de graves accidents.
Aussi connu sous le terme de traumatisme crânien non accidentel (TCNA), le syndrome du bébé secoué est un acte de maltraitance qui touche de nombreux enfants chaque année. Il est la conséquence de secousses répétées, qui surviennent lorsque l’on saisit brutalement un jeune enfant sous le bras ou par le thorax : la tête se balance, ce qui peut provoquer un traumatisme immédiat et de graves lésions au niveau du cou ou du cerveau. Une victime sur trois en meurt, et les trois-quarts des autres enfants souffrent de graves séquelles, tout au long de leur vie (des troubles visuels et auditifs, des retards de développement, des difficultés d’apprentissage…).
Quel que soit le contexte, il faut toujours garder son calme face à un enfant qui pleure. Si cela devient trop difficile, il est recommandé de poser l’enfant dans son lit, et de sortir quelques minutes pour prendre du recul et se calmer. Il est aussi possible d’avoir recours à des techniques de relaxation. Si l’idée de secouer le bébé survient, il faut appeler un proche pour se faire aider. Il faut également contacter le 119 (« Allô enfance en danger ») ou le 0 800 00 34 56 (« Allô parents bébé »).
Quand s’inquiéter ?
Il est recommandé de consulter un médecin lorsque les pleurs de bébé persistent, ou qu’ils sont accompagnés d’autres symptômes. Ils peuvent en effet être le signe d’un trouble ou d’une maladie bénigne : un reflux gastro-œsophagien, une infection de l’oreille moyenne, un syndrome du cheveu étrangleur (lorsqu’un petit cheveu entoure et sert accidentellement un doigt, un orteil ou le pénis de l’enfant), une égratignure de l’oeil (abrasion de la cornée)… Dans des cas beaucoup plus rares, il peut s’agir d’un trouble grave : une occlusion intestinale, une méningite, une insuffisance cardiaque ou une blessure à la tête…
Après avoir interrogé les parents sur les pleurs et les événements récents, le médecin examine l’enfant. Une fois la cause des pleurs déterminée, il peut prescrire le traitement adapté.
Sources :
https://www.vidal.fr/maladies/chez-les-enfants/pleurs-bebe.html
https://www.ameli.fr/assure/actualites/calmer-un-bebe-qui-pleure-beaucoup-conseils-et-precautions
Relu et approuvé par : Comité éditorial Giphar
Mis à jour le : 02/10/2023