Vaccination en pharmacie

Vaccination en pharmacie

 

La vaccination en pharmacie est possible pour de nombreuses maladies.

 

Indispensable pour se protéger et protéger son entourage, la vaccination peut désormais être effectuée en pharmacie pour de nombreuses maladies. En effet, la Haute Autorité de Santé (HAS) a récemment recommandé d’élargir les compétences vaccinales des pharmaciens d’officine, des sage-femmes et des infirmiers. Elles sont encadrées par deux décrets et quatre arrêtés, entrés en application en avril 2022.


Pourquoi est-il important de continuer de se faire vacciner ? Quels sont les vaccins qui peuvent être réalisés en pharmacie aujourd’hui ? Et dans quelles conditions ?

 

Pourquoi est-il indispensable de se faire vacciner contre certaines maladies ?


Lorsque l’organisme est soumis à une agression extérieure (un virus ou une bactérie, notamment), il déclenche une réaction de défense. Après avoir reconnu certaines parties du microbe (les antigènes), le système immunitaire s’active et produit des anticorps pour le détruire.

 

La vaccination consiste à soumettre l’organisme à un agent infectieux atténué (ou à une toxine inoffensive), pour qu’il apprenne à réagir efficacement lorsqu’il se retrouve face au véritable agent pathogène. Il est injecté avant que la personne ne soit véritablement exposée à l'agent infectieux. Même s’il est atténué (et ne déclenche donc pas la maladie), il est identifié par l’organisme, qui produit des anticorps spécifiques pour l’éliminer. Le corps garde cette réaction en mémoire : lorsqu’il se retrouve face au microbe actif, il sait immédiatement comment réagir pour se défendre.


La généralisation de la vaccination a permis de faire disparaître de nombreuses maladies en France (la variole, la diphtérie ou la poliomyélite par exemple). Et si les vaccins sont indispensables pour se protéger contre des maladies graves, ils permettent également de protéger son entourage (la maladie ne se développe pas, et n’est pas non plus transmise aux autres). Lorsque suffisamment de personnes sont vaccinées dans une population donnée, l’agent infectieux cesse d’y circuler : tout le monde est protégé.


Mais si certaines maladies ont totalement disparu du territoire français, elles peuvent toujours circuler dans d’autres pays, ou réapparaître en cas d’arrêt de la vaccination. Il est donc indispensable de continuer à  se faire vacciner. Les vaccins sont soumis à de nombreux contrôles et réglementations, et ne présentent que très peu de contre-indications. S’ils peuvent parfois être à l’origine de certains effets indésirables (fièvre, douleurs à l’endroit de l’injection), le rapport bénéfices / risques reste toujours favorable à la vaccination. N’hésitez pas à vous rapprocher de votre pharmacien pour en savoir plus.


La vaccination en pharmacie : des compétences récemment élargies


Depuis 2019, la vaccination fait partie des missions facultatives qui peuvent être exercées par les pharmaciens d’officine. Fin janvier 2022, la Haute Autorité de Santé a recommandé d’élargir les compétences des infirmiers, des sage-femmes et des pharmaciens en matière de vaccination.

 

C’est le décret n°2022-610 du 21 avril 2022 qui encadre les nouvelles compétences vaccinales des infirmiers et des pharmaciens d’officine, avec deux arrêtés parus au Journal officiel du 23 avril 2022. Modifiant certains articles du Code de la santé publique, il énonce notamment la liste des personnes susceptibles de se faire vacciner par les pharmaciens, ainsi que la liste des vaccins qui peuvent être administrés.

 

Quels vaccins en pharmacie ?

Pour simplifier et améliorer la couverture vaccinale en France, la vaccination en pharmacie est aujourd’hui possible pour quinze maladies.


Les pharmaciens peuvent vacciner contre :

  • la grippe saisonnière (la vaccination antigrippale était déjà possible en pharmacie) ;

  • la diphtérie, le tétanos et la poliomyélite ;

  • la coqueluche ;

  • les papillomavirus humains ;

  • les infections invasives à pneumocoque ;

  • le virus de l'hépatite A, le virus de l'hépatite B ;

  • le méningocoque de sérogroupe A, le méningocoque de sérogroupe B, le méningocoque de sérogroupe C, le méningocoque de sérogroupe Y et le méningocoque de sérogroupe W ;

  • la rage.


Les pharmaciens peuvent utiliser des vaccins monovalents (contre un seul agent infectieux) ou des vaccins associés (contre plusieurs agents infectieux). Ils ne peuvent en revanche pas administrer des vaccins vivants ou vivants atténués (comme les vaccins contre la rougeole, les oreillons ou la rubéole).

 

Qui peut se faire vacciner à l’officine ?

L’arrêté qui élargit les compétences des pharmaciens en matière de vaccination dresse également la liste des personnes qui peuvent se faire vacciner dans ces conditions.


Les personnes qui peuvent se faire vacciner en pharmacie contre la grippe saisonnière sont d’abord les personnes majeures, ciblée ou non par les recommandations vaccinales en vigueur (sauf en cas d’antécédents de réaction allergique sévère à l'ovalbumine ou à une précédente vaccination).

 

Les pharmaciens peuvent également vacciner les mineurs de 16 ans  et plus contre la grippe, lorsque cette vaccination est recommandée (sauf en cas d’antécédents de réaction allergique sévère à l'ovalbumine ou à une précédente vaccination). Les pharmaciens n’ont pas besoin de prescription médicale (ordonnance) pour vacciner contre la grippe saisonnière.


Les pharmaciens peuvent administrer les autres vaccins aux personnes majeures et aux personnes mineures de 16 ans et plus, pour lesquelles ces vaccins sont recommandés (mentionnés dans le calendrier vaccinal). Ils ne peuvent donc pas vacciner les bébés et les jeunes enfants. L’administration de ces vaccins nécessite une prescription médicale (d’un médecin ou d’une sage-femme).


Ces nouvelles compétences sont à distinguer des mesures dérogatoires mises en place pendant la crise de la Covid-19 (droit de prescription par les pharmaciens pour les vaccins Covid, administration des vaccins par les étudiants et les préparateurs…).

 

Dans quelles conditions ?

Seuls les pharmaciens titulaires ou adjoints sont autorisés à administrer les vaccins (ainsi que les pharmaciens gérants de pharmacies mutualistes ou minières). Mais ils ne sont soumis à aucune obligation de vaccination (cela reste une mission facultative pour les pharmacies). Ni les préparateurs en pharmacie ni les étudiants en pharmacie ne sont autorisés à vacciner.


Pour pouvoir administrer ces vaccins, les pharmaciens doivent avoir suivi une formation dédiée (avec trois heures de formation théorique, et trois heures de formation pratique). L’officine doit également répondre à certaines conditions techniques : les locaux doivent être adaptés (avec un espace de confidentialité clos, qui ne permet pas d’accéder aux médicaments), et la pharmacie doit disposer des équipements nécessaires à l’acte de vaccination (un bureau, une chaise ou un fauteuil, un point d’eau, une enceinte réfrigérée). L’officine doit également disposer de tout le matériel nécessaire et d’une trousse de première urgence.

 

Les déchets doivent enfin pouvoir être éliminés dans les conditions exigées par le Code de la santé publique.

 

Où se faire vacciner ?

Toutes les pharmacies ne pratiquent pas la vaccination. Pour en savoir plus, rapprochez-vous de votre pharmacien.



Sur le site des pharmacies Giphar, il vous suffit de renseigner une adresse, un code postal ou une ville pour localiser la pharmacie la plus proche. Vous pouvez également ajouter un filtre pour obtenir les adresses de toutes les pharmacies pratiquant la vaccination près de chez vous (ainsi que leur numéro de téléphone et leurs horaires d’ouverture), et prendre rendez-vous en ligne.

 

Rappel du calendrier vaccinal en France


Le calendrier vaccinal établit la liste des vaccins à réaliser lorsque l’on réside en France, l’âge auquel ils doivent être effectués et le rythme des injections (première dose, deuxième dose, rappel, éventuel rattrapage). Il contient aussi les recommandations générales et particulières liées à certains vaccins (pour les personnes immunodéprimées ou souffrant de maladies chroniques, les personnes âgées, les femmes enceintes…). Il est actualisé chaque année par le Ministère de la Santé (après avis des experts de la Commission Technique des Vaccinations de la Haute Autorité de santé).


Aujourd’hui, onze vaccins sont obligatoires en France, pour les enfants nés depuis le 1er janvier 2018 :

  • à deux mois : le bébé doit recevoir la première dose du vaccin contre la diphtérie, le tétanos, la coqueluche, la poliomyélite, et les infections invasives à Haemophilus influenzae b, la première dose du vaccin contre l’hépatite B (obligatoire depuis le 1er janvier 2018), et la première dose du vaccin contre les infections invasives à pneumocoques (obligatoire depuis le 1er janvier 2018) ;

  • à 4 mois : on administre la deuxième dose du vaccin contre la diphtérie, le tétanos, la coqueluche, la poliomyélite, et les infections invasives à Haemophilus influenzae b, la deuxième dose du vaccin contre l’hépatite B, et la deuxième dose du vaccin contre les infections invasives à pneumocoques ;

  • à 5 mois : l’enfant reçoit la première dose du vaccin contre les infections invasives à Méningocoque du sérogroupe C (obligatoire depuis le 1er janvier 2018) ;

  • à 11 mois : on administre le premier rappel du vaccin contre la diphtérie, le tétanos, la coqueluche, la poliomyélite, et les infections invasives à Haemophilus influenzae b, le premier rappel du vaccin contre l’hépatite B (avec un rattrapage possible entre 11 et 15 ans révolus, pour les personnes non vaccinées), et le rappel du vaccin contre les infections invasives à pneumocoques ;

  • à 12 mois : l’enfant est vacciné contre la rougeole, les oreillons et la rubéole (ROR - 1ère dose). Il reçoit également la deuxième dose du vaccin contre les infections invasives à Méningocoque du sérogroupe C ;

  • entre 16 et 18 mois : il reçoit la deuxième dose du vaccin contre la rougeole, les oreillons et la rubéole ;

  • à 6 ans : il reçoit le deuxième rappel du vaccin contre la diphtérie, le tétanos, la coqueluche et la poliomyélite ;

  • entre 11 et 13 ans : l’enfant reçoit le troisième rappel du vaccin contre la diphtérie, le tétanos, la coqueluche, la poliomyélite ;

  • entre 11 et 14 ans : les filles et les garçons sont vaccinés contre les infections à papillomavirus humain (HPV). Le vaccin consiste en l’injection de 2 doses, espacées de 6 mois (avec un rattrapage possible entre 15 ans et 19 ans révolus) ;

  • après 18 ans : plusieurs rappels ou rattrapages sont effectués après 18 ans (contre la diphtérie, le tétanos, la coqueluche et la poliomyélite, la coqueluche, les infections invasives à Méningocoque du sérogroupe C, la rougeole, les oreillons et la rubéole, la grippe, le zona…).

 

 

Source :

www.inserm.fr

www.ameli.fr - vaccination
www.ordre.pharmacien.fr - Extension des competences des pharmaciens d'officine
www.ordre.pharmacien.fr - Vaccination à l'officine
www.vidal.fr - Vaccination : publication des textes étendant les compétences des infirmiers, sages-femmes et pharmaciens