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BPCO : l'oxygénothérapie en cas d'insuffisance respiratoire

Publié le 09 juin 2020 — 9 Min de lecture

SOMMAIRE

    L’oxygénothérapie est nécessaire lorsque l’apport naturel en oxygène ne permet plus à une personne de vivre normalement. Les signes d’essoufflement sont fréquents, y compris lors de la réalisation de gestes anodins de la vie quotidienne.

    L’oxygénothérapie de longue durée (OLD) ne permet en aucun cas de guérir le malade et n’a pas d’influence sur l’évolution de la BPCO. En revanche, elle soulage le patient et améliore sensiblement sa qualité de vie. Comment fonctionne l’oxygénothérapie en cas de BPCO ? Comment se déroule-t-elle et quels sont ses bénéfices ?

    Qu’est-ce qu’une broncho-pneumopathie chronique obstructive ?

    La BPCO est une obstruction des bronches. À la différence de l’asthme, elle est irréversible. La taille des bronches est diminuée : si l’air pénètre dans les alvéoles pulmonaires, il a en revanche des difficultés à en ressortir.

    Si la BPCO ne peut être guérie, il est en revanche possible de freiner son évolution. Pour cela, il est très important de diagnostiquer la maladie le plus rapidement possible. Cela n’est pas fait dans la majorité des cas, car les symptômes initiaux n’incitent pas le patient à consulter.


    La broncho-pneumopathie chronique obstructive est relativement peu connue du grand public, alors qu’elle est, juste derrière l’asthme, la plus répandue des maladies respiratoires. En France, 3,5 millions de personnes en sont atteintes, et on estime le nombre de décès à 17.000 par an.


    C’est le tabac qui, dans plus de 80 % des cas, cause la maladie. D’autres facteurs peuvent néanmoins expliquer le développement de cette maladie (pollution subie lors de l’activité professionnelle, au domicile dans les cas de chauffage au charbon de bois, facteurs génétiques).


    Le rapport entre le VEMS (volume expiratoire maximal en une seconde) et la capacité vitale permet de savoir si une personne est atteinte de BPCO : il est alors inférieur à 70 %. L’évolution et la gravité de la maladie se mesurent au travers de différents stades, qui sont au nombre de quatre :

    • Stade 1 (léger) : le VEMS est supérieur à 80 % de la valeur prédite ;

    • Stade 2 (modéré) : le VEMS est compris entre 50 et 80 % de la valeur prédite ;

    • Stade 3 (sévère) : le VEMS est compris entre 30 et 50 % de la valeur prédite ;

    • Stade 4 (très sévère) : le VEMS est inférieur à 30 % de la valeur prédite.

    BPCO et oxygénothérapie de longue durée

    L’OLD est un traitement qui n’est pas anodin. Pour être efficace dans le cadre de la prise en charge de la BPCO à domicile, l’oxygénothérapie au long cours doit en effet être administré durant au moins 15 heures par jour, y compris lors des phases de sommeil. Néanmoins, au-delà de cet aspect très contraignant, les bénéfices de l’oxygénothérapie dans le cadre du traitement d’une BPCO sont importants.


    L’oxygénothérapie soulage considérablement le patient, qui reçoit à nouveau l’apport en oxygène nécessaire. L’essoufflement est moins présent et la qualité de vie s’améliore, même si, rappelons-le, l’OLD n’est en aucun cas thérapeutique.

    L’oxygénothérapie, dans quel cas ?

    En cas de BPCO à un stade sévère, l’atteinte des poumons ne permet plus au sang de recevoir suffisamment d’oxygène (hypoxémie). Les échanges gazeux avec les différents organes ne sont donc plus assurés, avec comme conséquence une fatigue et un essoufflement importants, même lors des plus petits efforts.


    Cette insuffisance respiratoire peut apparaître brutalement ou, le plus souvent, progressivement. Le traitement par oxygène (oxygénothérapie) permet d’apporter artificiellement de l’oxygène à l’organisme et d’améliorer ainsi le quotidien de ces patients.


    L’oxygénothérapie devient nécessaire lorsque la BPCO est à l’origine d’une insuffisance respiratoire grave. C’est le cas quand la PaO2 descend sous le seuil des 55 mmHG. La BPCO étant irréversible, la prescription d’une OLD est sans limite de temps. Ce traitement est totalement pris en charge par l’assurance maladie.

    Les différentes formes d’oxygénothérapie

    Il existe plusieurs formes d’administration d’oxygène : le choix doit se faire en fonction des besoins du patient et de sa mobilité. Chacun possède la même efficacité, et c’est surtout le profil du patient, notamment la fréquence à laquelle il sort de son domicile, qui doit inciter à en choisir un plutôt qu’un autre.

    L’oxygène liquide
    Ce système convient au patient mobile, qui sort régulièrement de chez lui, pendant plus d’une heure. Il est également adapté à la personne qui a en permanence besoin d’une forte dose d’oxygène, que ne peut lui procurer un concentrateur.


    La température du réservoir est tellement basse (aux alentours de -185°) que l’oxygène est stocké sous forme liquide. En se réchauffant, un litre d’O2 liquide donne 850 litres d’O2 gazeux. Il n’est pas possible de réapprovisionner soi-même le réservoir lorsque celui-ci est presque vide. La recharge se fait au domicile par un prestataire agréé, tous les 25 jours environ, en fonction des besoins en oxygène de la personne.


    Si le réservoir est encombrant et ne peut pas quitter le domicile, le malade peut de façon autonome remplir des petites bouteilles, capables de contenir chacune jusqu’à deux litres d’oxygène. Ainsi, il est possible de se déplacer en plaçant facilement la bouteille dans un sac ou en la portant en bandoulière. L’autonomie est de plusieurs heures, ce qui n’est pas négligeable.


    Le grand avantage de ce système est qu’il permet aux patients de conserver une vie sociale en dehors de leur foyer, ce qui a bien entendu des répercussions psychologiques extrêmement positives. Le fait de se déplacer, même pour une courte durée, entraîne également une activité musculaire non négligeable.


    Attention : la durée quotidienne du traitement, d’au moins 15 heures, doit absolument être respectée.

    Le concentrateur
    Le concentrateur (ou extracteur) filtre l’oxygène de l’air environnant, pour que le malade puisse l’inspirer de façon efficiente. Cet appareil ne peut pas être utilisé à l’extérieur du domicile : il pèse lourd (environ 30 kg) et doit être raccordé à une alimentation électrique. Il est donc adapté aux personnes qui sortent rarement de chez elles. En cas de sortie, les patients utilisent des petites bouteilles contenant de l’oxygène médical.


    Les concentrateurs d’oxygène portables se développent de plus en plus. Ils permettent au patient souffrant d’insuffisance respiratoire de se déplacer plus facilement. Son fonctionnement est similaire à celui d’un extracteur fixe est similaire. Le concentrateur portable possède une batterie interne, avec une autonomie allant de 3 à 5 heures. Certains concentrateurs portables pèsent à peine 2 kilos, ce qui les rend faciles à transporter.

    Les bouteilles d’oxygène gazeux
    L’oxygène est ici contenu sous forme gazeuse dans des bouteilles, et comprimé à une pression de 200 bars. Plusieurs tailles et plusieurs contenances existent.


    Ce type de système est de moins en moins utilisé. Il peut servir de secours en cas de souci technique avec le concentrateur ou de panne de courant. Il est d’ailleurs obligatoire qu’une bouteille de ce type soit toujours livrée avec le concentrateur, pour éviter ce genre d’imprévus.

    Les raccordements entre l’appareil et le patient
    La transmission de l’oxygène entre ces appareils et le patient peut se faire au moyen de divers raccordements :

    • La canule nasale (ou lunette à oxygène) est un ensemble de tubes munis d’un côté de deux orifices, qui se placent dans les narines. L’ensemble est fixé derrière les oreilles, ce qui peut parfois entraîner une sensation désagréable d’irritation à cet endroit. Son avantage est qu’il est extrêmement facile à mettre en place, relativement peu gênant et d’une efficacité avérée.

    • Le masque à oxygène couvre à la fois le nez et la bouche. L’air expiré s’évacue par des ouvertures situées sur le côté. Les personnes souffrant d’irritation ou d’épistaxis préféreront le masque à oxygène à la canule nasale. Néanmoins, porter un masque se révèle peu pratique pour communiquer avec autrui ou s’alimenter. Certaines personnes supportent mal la sensation même de porter un masque dont la surface couvre une bonne partie du visage.


    Notons que dans un cas comme dans l’autre, une rallonge tubulaire permet au patient de bénéficier de davantage de liberté et de se déplacer dans un périmètre plus large.

    Les précautions à prendre
    Dans le cadre du traitement d’une BPCO à l’aide d’oxygénothérapie au domicile, certaines précautions doivent être prises. L’oxygène entretient la combustion et peut être source d’incendies ou d’explosions. Il existe donc quelques règles de sécurité absolues, auxquelles le patient ne doit jamais déroger.

    • toute matière combustible doit être éloignée : les désodorisants, la peinture, l’alcool, les bouteilles de propane ou de butane. Il en est de même pour les corps gras. La propreté des mains doit être irréprochable, et il ne faut surtout pas de crème ou de pommade sur le visage du patient;

    • il ne faut jamais fumer près de l’oxygène, ni dans la même pièce que l’appareil ;

    • ne jamais faire la cuisine lorsque l’on a son oxygène avec soi ;

    • l’appareil doit être éloigné de toute source de chaleur (cheminée, radiateur…) ;

    • il ne faut pas obstruer l’appareil, et donc ne rien poser dessus. Dans le cas d’un appareil portable, il doit être porté sur les vêtements, et pas en dessous.

    Oxygénothérapie et exacerbations

    L’exacerbation de la BPCO est définie comme une aggravation aigüe des symptômes habituels, notamment de la toux, des crachats ou de l’essoufflement. Elle n’est jamais à prendre à la légère, et surtout pas dans les stades avancés de la maladie.


    L’oxygénothérapie est l’un des traitements indiqués dans ce cas. Néanmoins, il convient d’être particulièrement vigilant lors du traitement pour ne pas aggraver l’état du malade, qui pourrait souffrir d’une augmentation de son acidose respiratoire.


    Il est souhaitable de recourir à une oxygénothérapie par lunettes nasales avec titration, dans le but de maintenir une saturation naturelle en oxygène comprise entre 88 et 92 %. Une gazométrie artérielle doit être faite, pour connaître le pH et le niveau de capnie. En cas d’exacerbation, tous les malades ne sont pas hypercapniques.

    Pour aller plus loin, lire aussi :

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