NASH : la maladie du foie gras humain expliquée

NASH : la stéato-hépatite non alcoolique

Liée à l’épidémie de l’obésité et du diabète, la stéato-hépatite non alcoolique (NASH en anglais) est due à une surcharge du foie en graisses et en sucres. Cette « maladie du foie gras humain » est en rapide augmentation dans le monde, sa prévalence ayant doublé ces vingt dernières années. Une conséquence méconnue de la malbouffe.


AU SOMMAIRE DE CET ARTICLE

La NASH touche une personne obèse sur cinq

C’est une nouvelle conséquence de notre alimentation trop riche en graisses et en sucres. La stéato-hépatite non alcoolique n’a été découverte qu’en 1980. En France, cette maladie du foie gras humain n’est reconnue comme maladie à part entière que depuis 2012. Elle toucherait pourtant environ 20% des Français(1) dont une partie s'ignore.

 

La NASH : une maladie longtemps silencieuse

La NASH se développe sans symptômes apparents. Quand ceux-ci apparaissent, le stade de la maladie est avancé : les graisses se sont accumulées dans le foie, avec une inflammation et une dégénérescence des cellules hépatiques. Dans 30% des cas, la NASH peut se compliquer d’une cirrhose et éventuellement dégénérer en cancer.

 

La NASH : une maladie de la malbouffe

La NASH repose sur une difficulté à assimiler les sucres du fait d’une résistance à l’insuline chez les personnes en surpoids.
Les facteurs de risque dits « métaboliques » sont :

  • l’obésité ;

  • le diabète de type 2 ;

  • un indice de masse corporelle (IMC) supérieur  25 kg/m2 ;

  • un taux de cholestérol supérieur à 6,1 mmol/l ;

  • une hypertriglycéridémie supérieure à 1,7 mmol/l ;

  • un tour de taille supérieur à 88 cm pour les femmes et 102 cm pour les hommes ;

  • un taux d’HDL (le bon cholestérol) inférieur à 0,5 g/l pour les femmes et à 0,4 g/l pour les hommes.

 

Si vous pensez être une personne à risque, parlez-en à votre médecin ou à votre pharmacien.


 

 

Pas de médicament contre la NASH, mais un changement de mode de vie

Il n’existe pour l’instant pas de traitement médicamenteux efficace contre la NASH. Cependant, on peut opter pour les médicaments qui aident à combattre l’insulino-résistance, à la racine de cette pathologie. Le traitement de la maladie passe avant tout par un changement de mode de vie.

 

Moins de graisses et de sucres : une alimentation plus naturelle

Changer ses habitudes alimentaires doit permettre de diminuer l’apport calorique d’au moins 25 % et d’atteindre 10 % de perte de poids.
Les aliments à index glycémique élevé (sucres, céréales raffinées, pain, pommes de terre) ou contenant du fructose ajouté (comme les sodas et de nombreux d’aliments transformés) doivent être limités au profit de céréales entières, de légumes et de fruits.

Sont à privilégier :

  • les plus riches en oméga-3 : poissons gras, huiles végétales extra vierges ;

  • les sources de vitamines B et E : levure de bière, germes de blé, foie, lentilles, épinards…

  • les antioxydants : citrons, pamplemousses, kiwis, pommes, artichauts, radis.

Une supplémentation en vitamine E, en oméga-3 et/ou en probiotiques peut être utile : demandez conseil à votre pharmacien !

 

Une étude de l’Inserm(2) visant à analyser l’impact des modes de vie sur les maladies hépatiques a montré que boire une canette de soda par jour peut gravement endommager le foie. Elle établit un lien entre une consommation régulière de soda, dont le sucre est transformé par le foie en graisse, et l’apparition d’une inflammation hépatique.

 

L’étude met également en garde quant à la consommation de jus de fruits qui, même frais, contiennent beaucoup de sucre. Les sodas dits « lights » ne sont pas en reste. Bien qu’élaborés sans sucre, l’étude note qu’ils ont tendance à habituer au goût sucré et qu’ils sont souvent associés à une alimentation déséquilibrée.

 

Il est recommandé de ne pas boire plus d’un verre de soda ou de jus de fruits par jour pour les adultes. Ne pas en donner aux nourrissons, même mélangé à de l’eau.

 

Une canette de soda équivalent en sucre
 

Une activité physique régulière, c’est bon pour le foie

Privilégiez la marche ou le vélo pour vos déplacements. Trente minutes à intensité modérée au moins 5 jours par semaine suffisent, avec des séances de renforcement musculaire et d’assouplissement une à deux fois par semaine.

 

Une style de vie plus sobre pour une NASH moins sévère

Pour contrôler la progression de la NASH et éviter les complications, privilégiez :

  • la pratique du sport dans la journée et un dîner léger, pour dormir correctement ;

  • une perte de poids limitée à 1 ou 2 kg par mois ;

  • l’arrêt du tabac ;

  • pas plus de 2 verres d’alcool par jour ;

  • un respect rigoureux de la posologie des médicaments : certains fatiguent le foie.

 

À lire aussi
Le cancer du foie
La cirrhose
Cirrhose : comment adapter son mode de vie


Sources
1. Inserm.

2. Mode de vie et stéatose non alcoolique en population générale chez 118 664 sujets O. Nabi, K. Lacombe, J. Boursier, P. Mathurin, V. De Ledinghen, M. Goldberg, M. Zins, L. Serfaty, 2019.
 

Autres :
Association Ensemble contre la NASH : http://www.ensemblecontrelanash.org/la-maladie-de-nash.html
Association française de formation médicale continue en hépato-gastro-entérologie : http://www.fmcgastro.org/textes-postus/postu-2016-paris/le-traitement-de-la-nash/
SNFGE (Société nationale française de gastro-entérologie) : https://www.snfge.org

A PROPOS DE CET ARTICLE
Rédigé par : Emmanuelle Gautier
Relu et approuvé par : Comité éditorial Giphar
Mis à jour le : 05/06/2022

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