Maladie de Crohn, le déséquilibre du microbiote en cause

La maladie de Crohn est une inflammation chronique « à vie » des parois de l’intestin, liée à une réaction excessive du système immunitaire. Cette inflammation évolue par poussées inflammatoires et phases de rémission.
La maladie est souvent diagnostiquée entre 20 et 30 ans. Elle touche de plus en plus d’enfants de moins de 15 ans. Particulièrement présente dans les pays industrialisés, elle pourrait donc avoir un lien avec la pollution par microparticules et la contamination aux métaux lourds.

Symptômes et complications de la maladie de Crohn : un handicap invisible

Les symptômes de la maladie de Crohn sont principalement digestifs : diarrhées, vomissements, douleurs abdominales, besoin très fréquent d’aller aux toilettes…
Dans 20 % des cas, d’autres symptômes se surajoutent : douleurs articulaires, problèmes de peau et, chez l’enfant, de possibles retards de croissance…
Un malade sur deux a recours à la chirurgie pour une ablation d’une section de l’intestin, pour venir à bout des abcès, des fistules ou des occlusions, qui sont des complications fréquentes.

Il subsiste beaucoup de tabous autour de cette maladie, qui constitue un vrai handicap invisible et peut altérer la qualité de vie au quotidien.

Maladie de Crohn : des traitements qui évoluent

S’il n’est pas possible de guérir, pour l’heure, la maladie de Crohn, on peut, dans de nombreux cas, contrôler l’inflammation. Classiquement, les traitements de la maladie de Crohn combinent plusieurs types de médicaments :

• des anti-inflammatoires ;

• des corticoïdes, de moins en moins utilisés en raison de leurs effets secondaires importants (vous pouvez demander des précisions à votre pharmacien) ;

• pour les formes sévères, un traitement immunosuppresseur, dont les biothérapies.

70 % des patients répondent bien à ces traitements. Malheureusement, dans un cas sur deux, leur efficacité diminue après deux ans.

Maladie de Crohn, des pistes de recherche prometteuses

La transplantation fécale ou greffe de microbiote ouvre des perspectives encourageantes pour le traitement de la maladie de Crohn, car efficace dans plus de 90 % des cas en présence d’une infection du microbiote intestinal par la bactérie Clostridium difficile. Plus en détails, il s’agit de purger l’intestin du malade, pour lui administrer ensuite les selles d’un porteur sain, par coloscopie ou sonde naso-gastrique, et reconstituer ainsi sa flore intestinale. La technique est en test à l’hôpital Saint-Antoine, à Paris, auprès d’une vingtaine de patients, avec des premiers résultats attendus pour fin 2017.
Autre piste, l’utilisation de cellules-souches pour réparer localement les fistules, trous dans la muqueuse du périnée dont souffrent environ 20 % des personnes atteintes.

Alimentation et suppléments nutritionnels pour dompter les poussées d’ulcération de l’intestin

L’alimentation d’une personne atteinte de la maladie de Crohn doit varier en fonction de l’évolution des symptômes. D’où l’intérêt de se faire conseiller par un diététicien, un nutritionniste ou son pharmacien.
S’il est recommandé d’adopter, pendant les poussées, un régime d’« épargne intestinale », évitant les fibres irritantes des fruits et légumes, il n’est pas nécessaire de s’imposer des restrictions alimentaires en dehors des périodes aiguës.
La fréquence des diarrhées pouvant entraîner des carences, une supplémentation en fer, acide folique, magnésium et vitamines peut s’avérer nécessaire. Renseignez-vous en pharmacie !

La vitamine D est particulièrement utile pour son rôle anti-inflammatoire et immunostimulant. De même que le zinc, pour restaurer la muqueuse de l’intestin.

Hygiène de vie : les conseils à suivre pour freiner la maladie de Crohn

L’une des premières mesures à prendre lorsqu’on est diagnostiqué Crohn est d’arrêter de fumer : le tabac aggrave les symptômes.
La qualité de vie des malades peut être améliorée par la pratique régulière d’une activité sportive. Mieux vaut alors privilégier les activités physiques douces comme la marche, ou les sports d’endurance.
Une enquête menée en 2011 par l’AFA (association François-Aupetit) a montré le large recours des patients aux médecines douces et techniques de relaxation. Naturopathie, sophrologie, acupuncture, yoga, hypnose, ostéopathie ou encore méditation : autant de pratiques qui peuvent faire la différence au cas par cas, dans une maladie où le stress et ses répercussions sur l’organisme jouent un rôle prépondérant.

À lire aussi
Les MICI
L’inflammation de l‘intestin
Flore intestinale : cette multitude microscopique qui nous habite
Des micro-organismes contre les maladies

Le syndrome de l’intestin irritable

Sources
Le site de l’AFA, association de patients François-Aupetit. Une mine de conseils et de ressources, des forums d’échange, de bonnes adresses… : https://www.afa.asso.fr
L’observatoire national des MICI et Epimad, enregistre de 25 000 cas de MICI : http://www.observatoire-crohn-rch.fr