Perte d'audition : comment réagir ? | Pharmacien Giphar
Paiement sécurisé - Retrait gratuit dans votre pharmacie
Choisir une pharmacie
Saisissez votre code postal pour voir les pharmacies les plus proches de chez vous et celles qui proposent le Click & Collect.
Choisir une pharmacie
Saisissez votre code postal pour voir les pharmacies les plus proches de chez vous et celles qui proposent le Click & Collect.

Perte d'audition : comment réagir ?

Publié le 18 mars 2022 — 9 Min de lecture

SOMMAIRE

    La perte d’audition, qu’est-ce que c’est ?


    La perte d’audition est aussi connue sous les termes de baisse auditive, perte d’acuité auditive, surdité ou hypoacousie. La personne a du mal à percevoir les sons : son ouïe diminue.


    La baisse de l’audition peut être temporaire ou permanente, survenir de manière brutale ou s’installer progressivement. Elle peut atteindre une seule oreille ou les deux, s’accompagner d’autres symptômes ou non (fièvre, écoulements, acouphènes, vertiges…).


    Plus ou moins grave (d’une surdité légère à une surdité profonde), on la mesure en décibels de perte auditive (dB, qui mesurent l’intensité d’un son).

    Quelles sont les causes de la perte d’acuité auditive ?

    Surdité de transmission ou de perception, presbyacousie… Il existe plusieurs types de surdités et de baisses de l’audition. Plus ou moins graves, elles sont provoquées par différents facteurs.

    Perte auditive de transmission ou de perception ?

    Dans le cas d’une perte auditive de transmission, le son a du mal à passer dans l’oreille externe ou moyenne (pavillon, conduit auditif externe et caisse du tympan). Le signal sonore est bloqué ou atténué à cause d’une malformation (du conduit ou du tympan), ou d’une obstruction mécanique (cérumen, corps étranger ou liquide derrière le tympan).


    La surdité de transmission peut aussi être due à une infection de l’oreille externe, à un traumatisme de l’oreille moyenne, à un problème au niveau des osselets (une otospongiose par exemple, lorsque les osselets souffrent d’une mauvaise qualité osseuse), ou à la présence d’une tumeur (cancéreuse ou non).


    On parle de perte auditive de perception (ou neurosensorielle) lorsque le signal sonore reçu n’est pas correctement transformé et interprété par le cerveau, principalement à cause d’une maladie de l’oreille interne (labyrinthe, cochlée et nerf auditif). La surdité de perception peut être due à :

    • une surdité congénitale (la plupart du temps d’origine génétique) ;

    • la maladie de Ménière : la pression dans le labyrinthe augmente, ce qui provoque des crises de vertiges intenses, avec des nausées et des vomissements, des acouphènes et une baisse de l’audition. Les crises deviennent chroniques et la surdité s’installe progressivement ;

    • la prise de certains médicaments (l’aspirine, certains antibiotiques ou diurétiques), ou l’exposition à des produits ototoxiques (solvants, monoxyde de carbone…) ;

    • l’exposition prolongée ou soudaine à des bruits intenses (explosion, coup de feu, musique trop forte…), un traumatisme de l’oreille interne (une blessure ou un barotraumatisme, avec un changement de pression lors d’une plongée par exemple), un traumatisme crânien ;

    • une tumeur bénigne du nerf auditif (neurinome de l’acoustique), une maladie auto-immune (polyarthrite rhumatoïde, lupus érythémateux systémique) ;

    • plus rarement une cause vasculaire, une infection de l’oreille interne (suite à une otite moyenne ou à une méningite), les suites des oreillons…

    Zoom sur la presbyacousie

    Liée à l’âge, la presbyacousie est une perte de l’audition « naturelle » et progressive. Elle commence à apparaître vers 65 ans en moyenne, avec une perte auditive de 0,5 décibels par an. À partir de 75 ans, l’audition baisse de 1 décibel par an, et de 2 décibels par an à partir de 85 ans.

    Si la presbyacousie est due au vieillissement naturel des cellules de l’oreille, d’autres facteurs peuvent être en cause et accélérer son développement (la génétique, l’exposition fréquente et prolongée à des bruits intenses, des antécédents d’otites, des traumatismes ou l’exposition à des produits ototoxiques…).


    La presbyacousie concerne en général les sons aigus et les fréquences sonores les plus hautes : la parole devient plus difficile à comprendre. Certaines consonnes sont en effet des sons à haute fréquence, et deviennent difficiles à distinguer. La compréhension de la parole est encore plus compliquée dans les environnements particulièrement bruyants.

    Comment identifier une baisse ou une perte auditive ?

    Chez l’enfant, une baisse ou une perte de l’audition peut avoir d’importantes conséquences sur le développement du langage et sur ses capacités d’apprentissage. Chez l’adulte ou la personne âgée, la surdité peut être à l’origine de difficultés sociales et d’un repli progressif sur soi-même. Il est donc important de détecter la perte d’audition le plus rapidement possible, pour pouvoir la prendre en charge.


    Plusieurs signes permettent de détecter une éventuelle perte auditive :

    • chez l’enfant : aujourd’hui, on pratique un test de dépistage néonatal de la surdité dès la naissance de l’enfant (examen de repérage pendant le séjour à la maternité, et examens avant la fin du troisième mois si nécessaire). Lorsque l’enfant grandit, des bilans médicaux réguliers (chez le médecin ou à l’école) permettent de détecter un trouble de l’audition. Certains troubles de la parole et du comportement doivent également alerter les parents sur l’existence éventuelle d’une baisse ou d’une perte de l’audition : la prononciation de sons inconnus, incompréhensibles ou non mélodiques, une absence de réaction lorsqu’ils appellent l’enfant, un enfant qui ne parle pas, qui s’isole ou qui s’agite sans raison, un enfant qui souffre de difficultés scolaires… Il est alors nécessaire de consulter le médecin traitant, pour faire réaliser un bilan auditif ;

    • chez l’adulte : certains comportements et ressentis peuvent être le signe d’une perte de l’acuité auditive. L’adulte doit d’abord faire tester son audition s’il a l’impression de mal entendre : il tourne la tête pour pouvoir mieux entendre, il fait souvent répéter son interlocuteur ou à l’impression de mal comprendre, il a du mal à entendre la télévision et les conversations au téléphone, dans les environnements bruyants ou lorsque plusieurs personnes parlent en même temps… Il est aussi recommandé de réaliser un bilan auditif en cas d’acouphènes, de vertiges ou d’otites fréquentes, lorsque le métier exercé impose une exposition régulière à des bruits importants, en cas d’antécédents familiaux de surdité ou de la prise de traitements ototoxiques.

    Que faire en cas de perte auditive ?

    Il est important de consulter dès les premiers signes d’une perte ou d’une baisse de l’audition (notamment si elle survient de manière soudaine). Plusieurs examens permettent de mesurer la perte auditive, pour ensuite envisager le traitement le plus adapté.

    Consultation et examens

    Il est recommandé de consulter en urgence lorsque la perte d’audition survient de manière soudaine et sans explication (souvent d’un seul côté, dans l'oreille droite ou gauche, avec des acouphènes ou non). Il faut aussi se rendre aux urgences si la perte auditive fait suite à un traumatisme crânien, ou si elle persiste après un traumatisme sonore intense (une explosion, par exemple). Si la baisse d’audition s’accompagne d’autres symptômes (paralysie faciale, fièvre, douleurs, écoulements, vertiges, acouphènes), il est conseillé de consulter son médecin dans la journée. Enfin, il est toujours recommandé de consulter son médecin traitant en cas de doutes (pour soi ou son enfant).


    Le médecin ORL commence par interroger son patient sur ses symptômes et ses antécédents médicaux. Pour mesurer la qualité de son audition (et détecter une éventuelle baisse ou perte auditive), il peut ensuite avoir recours à plusieurs examens :

    • une otoscopie : il examine les tympans à l’aide d’un instrument optique grossissant, qu’il insère dans le conduit auditif. Cet examen lui permet de vérifier l’état du tympan (absence de malformation, de perforation ou d’inflammation), la présence éventuelle d’un bouchon de cérumen, de liquide derrière le tympan ou d’un cholestéatome (des fragments de peau accumulés dans la caisse du tympan) ;

    • une audiométrie tonale : réalisé dans une cabine insonorisée, cet examen consiste à diffuser des sons d’intensité et de fréquence variables dans une oreille, puis dans l’autre. Il permet de détecter à quelle intensité minimale le son est perçu dans chaque oreille, à différentes fréquences. Un petit appareil peut aussi être placé dans le conduit auditif externe, pour mesurer la mobilité du tympan (impédancemétrie ou tympanogramme) ;

    • une audiométrie vocale : réalisée dans une pièce insonorisée ou non, elle est souvent utilisée pour les enfants. Elle consiste à mesurer le niveau de compréhension de la parole, à différents niveaux d’intensité. D'autres techniques d’audiométrie sont réservées aux enfants (audiométrie comportementale) ;

    • des examens très spécifiques et des examens d’imagerie (TDM, IRM) : d’autres examens peuvent être réalisés pour déterminer l’origine de la surdité, ou en cas de symptômes associés (des vertiges notamment).

    Quels sont les traitements mis en place ?

    Le traitement de la surdité dépend en grande partie de sa cause. Il peut en effet consister à la simple extraction d’un bouchon de cérumen, à la prise de corticoïdes ou de médicaments vasodilatateurs, ou au contraire à l’arrêt de certains médicaments. Dans certains cas, une intervention chirurgicale peut être nécessaire (en cas de perforation du tympan, ou pour poser des aérateurs transtympaniques - ou « yoyos » - en cas d’otites séreuses à répétition).


    Si la perte auditive est permanente et handicapante au quotidien (qu’elle soit liée ou non au vieillissement), le médecin peut prescrire le port de prothèses auditives. Ce type d’appareillage est aujourd’hui entièrement remboursé par l’Assurance maladie. Il peut s’agir de contours d’oreille ou d’un appareil intra-auriculaire inséré dans le conduit auditif. En cas de surdité profonde ou très sévère des deux oreilles, il est possible d’envisager la pose d’un implant cochléaire (inséré dans l’oreille interne, avec un microphone placé derrière le pavillon de l’oreille).

    Sources :

    https://www.msdmanuals.com/fr/accueil/troubles-du-nez,-de-la-gorge-et-de-l%E2%80%99oreille/hypoacousie-et-surdit%C3%A9/perte-auditive

    https://www.ameli.fr/assure/sante/themes/perte-acuite-auditive

    https://www.vidal.fr/maladies/nez-gorge-oreilles/presbyacousie-surdite.html

    Perte d'audition : comment réagir ?

    9 Min de lecture