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Insomnie : un cauchemar éveillé

Publié le 28 février 2014 — 5 Min de lecture

SOMMAIRE

    Ah ! Les affres de l’insomnie ! La gêne est là, on compte les moutons, on bâille, on se tourne et se retourne dans son lit… En vain : le sommeil ne (re)vient pas ! Contrairement aux idées reçues, l’insomnie est rarement synonyme de nuit blanche complète. En fait, elle peut se manifester de plusieurs façons différentes :

    • des difficultés à s’endormir ;

    • un sommeil discontinu : la personne s’éveille plusieurs fois pendant la nuit ;

    • un réveil prématuré : la personne se réveille à 4-5 heures du matin et ne parvient plus à se rendormir ;

    … avec à la clé un sommeil non réparateur.

    Insomnie ou vieillissement ?

    Cependant, ce n’est parce que l’on dort moins ou peu que l’on souffre forcément d’insomnie. Certaines personnes ont des nuits de 5 heures de sommeil et s’en portent bien ! De même, il est tout à fait normal, avec l’âge, de dormir moins longtemps. Car on ne dort pas de la même façon à 20 ans qu’à 70.

    « À l’instar des rides et de la perte des cheveux, la diminution de la durée du sommeil est un aspect quasi inévitable du vieillissement », explique Michel Billiard, neurologue et spécialiste du sommeil. « De nombreuses personnes âgées s’inquiètent de se réveiller à 4 heures du matin et de ne plus pouvoir se rendormir. Or, pour peu qu’elles se couchent à 22 heures et qu’elles aient l’habitude de faire une sieste de 1 heure durant l’après-midi, finalement la durée totale de leur sommeil est de 7 heures… ce qui est tout à fait dans les normes ! Ce type d’« insomnie » ne nécessite pas de traitement. »

    Traiter l’insomnie transitoire

    Il faut également différencier un trouble du sommeil chronique d’une insomnie ponctuelle, liée à un facteur de stress tel que la vie professionnelle, une rupture, un décès, l’angoisse avant un examen, etc. « Pour ce type d’insomnie ponctuelle, les somnifères peuvent aider à retrouver une bonne qualité de sommeil », explique le Pr Billiard. « Mais attention ! Ils doivent être prescrits et consommés avec prudence ! Le patient devra les arrêter rapidement, au bout de quelques semaines, afin d’éviter les inconvénients de ces médicaments (N.D.L.R. voir Somnifères : tolérance ou dépêndance ?). »

    Les fausses bonnes idées

    Mais lorsque l’insomnie s’installe dans le temps et devient chronique, c’est-à-dire lorsqu’elle se manifeste au moins trois fois par semaine depuis plus de trois mois, les somnifères risquent d’avoir plus d’inconvénients que d’avantages et il est conseillé de se tourner vers un type de traitement différent. « Ce qui donne les meilleurs résultats à long terme, ce sont les thérapies cognitivo-comportementales », assure le Pr Billiard. Ces thérapies psychologiques se centrent sur l’analyse des comportements et des stratégies de pensée du dormeur et visent à les modifier pour plus d’efficacité. « Avec un thérapeute, médecin ou psychologue, voire un programme informatisé, il s’agit à la fois de modifier le comportement du dormeur et les idées fausses qu’il a sur le sommeil. Car, bien souvent, l’insomniaque a développé ses propres recettes pour lutter contre son mal… et ces recettes ne sont pas forcément bonnes ! »

    Exemples : se coucher à 19 heures, faire des grasses matinées, s’obliger à faire une nuit blanche dans l’espoir de mieux dormir la nuit suivante… Or, ces « trucs » ne font qu’aggraver le problème !

    Un lit juste pour dormir

    Pour retrouver un sommeil de qualité, la première mesure consiste à… réduire le temps que l’on passe au lit. « Cela peut paraître paradoxal et pourtant, ça marche ! Car, bien souvent, dans l’espoir de trouver le sommeil, les insomniaques passent trop de temps couchés. Or, c’est le contraire qu’il faut faire : on ne reste pas au lit quand on ne dort pas ! Il faut aller se coucher à une heure normale (23 heures, par exemple) et ne pas faire de grasse matinée : dès qu’on est éveillé, hop ! On se lève ! »

    Dans la même logique, lors des épisodes d’insomnie, rien ne sert de rester au lit. Il faut se lever, avoir une activité non stressante (comme repasser, lire, ranger, etc.) en attendant que la somnolence se fasse sentir à nouveau pour aller se recoucher. « Combinées à une bonne hygiène de sommeil, ces mesures permettent à une majorité de gens de retrouver un sommeil de meilleure qualité. » L’insomnie n’est donc pas une fatalité !

    Somnifères : tolérance ou dépendance ?

    L’usage prolongé de somnifères, notamment les benzodiazépines, peut entraîner deux types de phénomènes :

    • une tolérance (ou accoutumance) : l’organisme s’habitue aux médicaments qui fait de moins en moins d’effet. Le patient doit alors augmenter la dose du produit pour obtenir la même efficacité qu’au début du traitement ;

    • une dépendance : le patient devient « accro » au produit et ne peut plus s’en passer. Quand elles sont arrêtées trop brusquement, les benzodiazépines provoquent des symptômes de sevrage (« manque »). Il convient donc de les arrêter progressivement et sur avis médical.

    Réveil matinal et dépression

    Insomnie et dépression peuvent être associées. En effet, se réveiller presque toutes les nuits à trois ou quatre heures du matin et ne pas pouvoir se rendormir peut être le signe d’une dépression, surtout chez les jeunes. Il est important de comprendre si ces réveils sont aussi associés à un sentiment de tristesse, un manque d’énergie…

    À l’inverse, souffrir de troubles du sommeil pendant une longue période peut mener à la dépression.

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