Luminothérapie et blues hivernal : mode d’emploi

Quelle est l'action de la luminothérapie sur la dépression saisonnière ?

La luminothérapie est indiquée pour soulager les symptômes de la dépression saisonnière. Mais comment la lumière agit-elle sur notre cerveau et notre moral ? Explications.


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Fatigue, manque d’énergie, humeur en berne, envie de dormir et de manger sucré (plus que d’habitude)…, autant de signes qui peuvent révéler une déprime saisonnière. Pas toujours besoin d’antidépresseurs pour en sortir ! Dans la grande majorité des cas, une cure de luminothérapie bien menée améliore les symptômes en quelques semaines. Mis en place dès l’automne, ce « traitement par la lumière » prévient aussi leur apparition.     

 

Déprime saisonnière : une horloge biologique déréglée

La déprime saisonnière est liée à un trouble du rythme circadien, c’est-à-dire le rythme biologique de 24 heures composé de veille et de sommeil. L’alternance jour/nuit joue un rôle essentiel dans ce cycle. « La mélatonine, l’hormone qui régule le rythme activité/repos, est sécrétée quand il fait noir », explique Jacques Taillard, ingénieur de recherches CNRS. « Quand le jour se lève, sa production s’arrête et nous sommes censés nous éveiller. »
Le problème est qu’en hiver, le soleil se lève plus tard, se couche plus tôt et est souvent caché par les nuages ! Ce qui semble perturber l’horloge biologique de certaines personnes.

 

Comment fonctionne la luminothérapie ?

Avant de se lancer dans un traitement par luminothérapie, il est conseillé de prendre l’avis d’un médecin pour s’assurer que vos symptômes sont bien liés à une dépression saisonnière. En effet, il existe de nombreuses formes de dépression, avec pour chacune un traitement spécifique.
« La luminothérapie agit sur certains récepteurs présents dans notre œil », explique Jacques Taillard. « Ces récepteurs sont reliés aux structures du cerveau qui contrôlent l’horloge biologique. La luminothérapie leur donne une impulsion et peut corriger certains retards de phase. » Bref, la luminothérapie remet notre horloge biologique à l’heure !      

 

Luminothérapie : trouver le bon moment !

Pour être efficace, la luminothérapie doit être poursuivie quotidiennement pendant plusieurs semaines. « Exposez-vous pendant une demi-heure à 10.000 lux (1) ou 15 minutes si votre dispositif diffuse une lumière dite “bleue” », recommande Jacques Taillard. « N’hésitez pas à consulter un spécialiste du sommeil. Il adaptera le moment et la durée des séances en fonction de la puissance de votre lampe, de votre âge et de votre profil (gros ou petit dormeur, du matin ou du soir,  etc.). Mais, en général, on recommande au patient de s’exposer le matin, juste après le réveil et si possible avant 9 heures. »

 

Bien choisir sa lampe

Quitte à investir dans une lampe de luminothérapie, autant bien la choisir ! Qu’il se présente sous forme de panneau lumineux, de lampe de bureau ou de lunettes, un bon dispositif doit :

  • être estampillé « CE », preuve qu’il répond aux normes européennes de sécurité ;

  • ne pas diffuser de rayons ultraviolets, ni infrarouges qui pourraient abîmer l’œil ;

  • émettre au moins 5.000 lux.

 

Luminothérapie : la légende du « Blue Monday »

Le troisième lundi du mois de janvier serait le jour le plus déprimant de l’année. La faute à l’hiver, aux fêtes qui sont passées, aux bonnes résolutions qui ne tiennent déjà plus, etc. Sauf que… ce « Blue Monday » n’a aucun fondement scientifique ! En fait, il s’agit d’une campagne publicitaire, lancée en 2005 par une agence de voyages britannique. Objectif : faire partir les gens en vacances ! La publicité était tellement bien faite que, dix ans plus tard, nombreux sont ceux qui croient encore en ce lundi plus morose que les autres.

 

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Source

(1) Le lux est l'unité de mesure de l'éclairement lumineux.

A PROPOS DE CET ARTICLE
Rédigé par : Candice Leblanc
Relu et approuvé par : Comité éditorial Giphar
Mis à jour le : 01/01/2023

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