Perte de cheveux : quand doit-on s'inquiéter ?

Pourquoi perd-on des cheveux ?

Les cheveux (et les poils) poussent par cycles. Il est donc naturel qu’ils tombent de manière régulière et quotidienne. Le vieillissement et la modification des taux hormonaux ont également un impact sur ce cycle de pousse : avec l’âge, on perd plus facilement ses cheveux.

Le cycle des cheveux

Le cuir chevelu comporte entre 100 000 et 150 000 follicules pileux, produisant chacun un cheveu (parfois deux). Chaque follicule se développe par cycle, avec plusieurs phases :

• une phase de croissance (ou phase anagène) : elle dure entre 2 et 5 ans chez l’homme, et entre 3 et 7 ans chez la femme. Pendant cette phase, le follicule produit un cheveu, qui pousse d’environ 2 millimètres par semaine ;

• la fin de sa croissance (ou phase catagène) : le follicule arrête de se développer et le cheveu arrête de pousser, sur une durée de 1 à 2 semaines. Le cheveu « mort » reste accroché au cuir chevelu pendant environ 3 mois (phase de repos, ou phase télogène) ;

• la chute du cheveu (phase exogène) : le follicule rétrécit et le cheveu tombe. Une nouvelle phase de croissance s’enclenche ensuite immédiatement, avec la pousse d’un nouveau cheveu.

Un individu en bonne santé perd ainsi chaque jour entre 50 et 100 cheveux, suivi d’une repousse immédiate. Chaque follicule pileux peut assurer une vingtaine de cycles avant son épuisement (avec une moyenne de 5 ans de pousse par cycle, cela permet de garantir une centaine d’années de cheveux).

Les chutes de cheveux naturelles

Naturel et spontané, le cycle des cheveux peut être influencé par certains éléments internes, comme l’hérédité ou les hormones. L’alopécie androgénétique masculine fait ainsi partie des pertes de cheveux qui surviennent naturellement avec l’âge (sans qu’il ne s’agisse d’une maladie).

Apparaissant le plus souvent autour de 40 ans, cette calvitie est fréquente chez les hommes. Elle est liée à la présence et à la transformation de certaines hormones mâles (les androgènes et la testostérone). Les cheveux se renouvellent plus vite : le follicule pileux s’épuise et meurt plus rapidement.

En général, l’alopécie androgénétique masculine touche d’abord les golfes temporaux, et le vertex. Elle progresse plus ou moins rapidement, et peut être à l’origine d’une calvitie totale. Plus rarement, cette calvitie peut débuter dès la puberté chez le jeune garçon. Il est alors recommandé de consulter rapidement un médecin.

La femme peut également souffrir d’une chute de cheveux plus importante à certaines périodes de sa vie, sans qu’elle ne soit pathologique (au printemps ou à l’automne, pendant les premiers mois d’une grossesse, après un accouchement…). À partir de 40 ans (mais surtout à l’approche de la ménopause), la femme peut aussi souffrir d’alopécie androgénétique. Plus rare que chez l’homme, elle se manifeste par une chute diffuse de cheveux sur le dessus du crâne (et parfois à la lisière du front). En cas de chute de cheveux diffuse et importante, il est toujours recommandé de consulter un médecin. Mais quand exactement s'inquiéter de la perte de cheveux ?

Quand doit-on s'inquiéter de la perte de cheveux ?

Il arrive parfois que le processus naturel de pousse et de chute des cheveux ne soit plus aussi performant, gêné par un déséquilibre hormonal, une maladie ou une carence. Plus ou moins étendue et durable, la chute de cheveux est alors anormalement importante (plus de 100 cheveux par jour).

En cas de perte de cheveux diffuse

Il faut d’abord s’inquiéter quand la perte de cheveux est importante et diffuse. Si l’alopécie androgénétique est un phénomène naturel chez l’homme, elle reste plus rare et plus gênante chez la femme. Elle peut aussi survenir chez le jeune homme ou la jeune femme (à la puberté), et doit amener à consulter.

Une chute de cheveux importante, brutale et diffuse peut également être due à un événement particulier comme un accouchement ou une fausse couche, une longue opération avec anesthésie générale, un choc psychologique ou une fièvre sévère (« effluvium télogène »). Ce type d’alopécie est en général passager : les cheveux repoussent spontanément au bout de 3 ou 4 mois.

Mais une chute de cheveux diffuse peut aussi être durable, après un épisode de stress, une carence alimentaire ou une perte de poids importante, en cas de problème thyroïdien, de diabète mal contrôlé, ou d'un état dépressif sévère. Certains médicaments peuvent enfin être en cause. Il est toujours conseillé de consulter un médecin en cas de perte de cheveux importante et diffuse, pour envisager la mise en place d’un traitement adapté.

En cas de perte de cheveux localisée

Il faut également s’inquiéter et consulter un médecin quand la perte de cheveux se fait par plaques, à certains endroits du crâne. Cette alopécie localisée peut être due à une maladie :

• la teigne : plus fréquente chez les enfants, la teigne du cuir chevelu est une infection mycosique du follicule pileux, causée par un champignon microscopique. Le traitement consiste à appliquer un médicament antifongique sur les zones touchées ;

• la pelade : cette maladie auto-immune provoque la perte soudaine de cheveux, par plaques rondes et irrégulières. La pelade est due à un dysfonctionnement du système immunitaire, qui attaque les follicules pileux de certaines zones du cuir chevelu. Le traitement repose sur la prise ou l’application de corticoïdes, et l’exposition aux rayons ultra-violets.

Une fois le traitement adapté mis en place, les cheveux repoussent naturellement.

Comment réagir en cas de perte de cheveux ?

Pour ne pas s’inquiéter trop longtemps, il est recommandé de consulter un dermatologue quand les premiers signes d’une perte de cheveux inhabituelles se manifestent. Il faut aussi consulter rapidement lorsque ces signes s’accompagnent d’autres symptômes notables (une sensation de faiblesse ou de malaise, par exemple). Après avoir identifié la cause de la chute de cheveux, le médecin peut prescrire le traitement adapté.

Consulter un dermatologue

Le médecin dermatologue procède d’abord à un interrogatoire complet et précis sur les symptômes (date et circonstances d’apparition de l’alopécie), les antécédents médicaux et les habitudes de coiffage. Il examine ensuite le cuir chevelu et les cheveux à l’aide d’un dermatoscope, et réalise parfois un test à la traction. Consistant simplement à tirer une trentaine de cheveux entre deux doigts, ce test lui permet d’observer combien se détachent et de mesurer la force des cheveux. Le médecin peut également prendre en photo le cuir chevelu et le crâne, pour étudier l’évolution de la chute de cheveux et l’efficacité du traitement sur le long terme. Un suivi par trichogramme peut enfin être mis en place (analyse de la racine, de la tige et du diamètre de certains cheveux, quantification et anticipation de la chute…).

Chez la femme, une alopécie diffuse peut être due à un manque de fer (règles abondantes, saignement gynécologique ou digestif…), à une maladie des ovaires ou à un dérèglement de la thyroïde. En cas de doutes, le dermatologue demande un bilan sanguin et adresse sa patiente à un autre spécialiste, pour des examens plus approfondis.

Suivre un traitement adapté

Si la chute de cheveux est due à un problème de santé, le médecin traite ce problème : en général, les cheveux recommencent ensuite à pousser naturellement. En cas de carence, le médecin peut aussi prescrire des compléments alimentaires (du fer, par exemple).

Le médecin peut également avoir recours à un médicament destiné à traiter la calvitie. En cas d’alopécie androgénétique masculine, il peut prescrire un traitement local par minoxidil (lotion ou mousse à appliquer sur le cuir chevelu), ou un traitement général par finastéride (comprimé à avaler). Pris sur le long terme, ces médicaments permettent de stabiliser la chute mais ne fonctionnent que lorsqu’on les utilise. Le traitement par finastéride est interdit chez la femme. Il est possible d’avoir recours à des médicaments anti androgènes pour le traitement de l’alopécie androgénétique chez la femme (ils restent néanmoins peu efficaces).

Les microgreffes de cheveux permettent enfin de déplacer certains follicules pileux sur les zones de calvitie.

Connaître les bons gestes pour prévenir et limiter la perte de cheveux

Pour limiter la chute de cheveux et prévenir l’alopécie, il est recommandé d’adopter une bonne hygiène de vie et de limiter le stress.

Pour cela, il faut d’abord bien s’hydrater et manger des aliments naturels et peu transformés. Pour avoir des cheveux sains et en bonne santé, il faut privilégier les aliments riches en protéines, en fer, en magnésium, en zinc et en calcium (dans les viandes et les poissons, les fruits de mer, les graines, les lentilles, les huiles de colza, de noix, de chanvre ou de soja…). Il est aussi conseillé de limiter les épisodes et les situations de stress au quotidien, et de pratiquer une activité de relaxation si besoin (yoga, Pilates, méditation…).

Prendre soin de ses cheveux permet enfin de prévenir et de limiter leur chute éventuelle : les laver une à deux fois par semaine à l’aide d’un shampoing doux, les sécher à l’air libre (ou au sèche-cheveux avec une température tiède), les brosser délicatement avec une brosse souple… Il faut également éviter de les agresser (limiter les brushings, les permanentes, les lissages, les colorations agressives, les coiffures trop serrées ou tendues…).

Sources :

https://dermato-info.fr/fr/les-phanères_cheveux-et-poils/l’alopécie

https://www.quechoisir.org/conseils-se-soigner-la-chute-de-cheveux-chez-les-femmes-n87619/

https://www.vidal.fr/maladies/peau-cheveux-ongles/chute-cheveux-alopecie.html

https://www.msdmanuals.com/fr/accueil/troubles-cutanés/troubles-pileux/alopécie-chute-de-cheveux-ou-de-poils