Impuissance : le rôle de la femme

L'attitude du couple face à l'impuissance
Face aux pannes récurrentes de son partenaire, quelle est la meilleure attitude à adopter ?
Nadine Grafeille : En parler rapidement afin de comprendre ce qui se passe. Le couple ne doit surtout pas s’installer dans le silence et le non-dit car c’est la porte ouverte aux malentendus et aux rancoeurs ! Ce n’est pas qu’un problème d’homme : la femme joue un rôle central, facilitant ou, au contraire, inhibant. Consciemment ou pas, volontairement ou pas, elle peut tout aussi bien aider à régler le problème, notamment en persuadant son conjoint de consulter un médecin, ou, au contraire, l’aggraver et accentuer la souffrance de l’homme. L’idéal est donc d’être rassurante, bienveillante et sécurisante.
… et la pire ?
NG : Se moquer de son conjoint, le tourner en dérision ou se comporter comme une infirmière qui dramatise la situation en imaginant tout de suite le pire sont les meilleurs moyens pour qu’il se renferme sur lui-même ! Les hommes sont particulièrement sensibles au sujet de leur virilité. Parler de l’impuissance reste difficile car la majorité d’entre eux envisagent leur sexualité en termes de « performances ». Une représentation largement relayée par les médias, intégrée par de nombreux individus et qui, malheureusement, est souvent source de complexes, de frustrations et de pathologies sexuelles.
Consulter un sexologue
Il existe des traitements contre les troubles de l’érection. Alors, pourquoi consulter un sexologue ou un thérapeute, a fortiori en couple ?
NG : Les troubles érectiles ne sont pas qu’un problème organique. Ils ont quasi toujours des causes et/ou des conséquences psychologiques. L’impuissance peut avoir un impact délétère sur le couple, détraquer la sexualité au sein même de la relation, surtout s’il y a déjà des conflits entre les deux partenaires. Ce qui était au départ une simple baisse de régime, à cause de la fatigue ou du stress, par exemple, peut avoir un effet boule de neige. La femme peut s’imaginer que c’est de sa faute, qu’elle n’est plus assez séduisante, que son conjoint ne l’aime plus, etc. Quant à l’homme, chaque panne le rend de plus en plus anxieux. Or, l’anxiété perturbe le mécanisme de l’érection. Le travail du sexologue est de d’abord faire prendre conscience au couple de l’existence de ce cercle vicieux négatif et ensuite de l’aider à en sortir.
Où trouver un (vrai) sexologue ?
En France, le statut de sexologue est reconnu depuis peu, mais mal réglementé. Il existe un diplôme interuniversitaire de sexologie pour les médecins et un autre pour les psychologues. Pour trouver un « vrai » sexologue près de chez vous, consultez le site de l’Association interdisciplinaire universitaire de sexologie : www.aius.fr.
À lire aussi
Troubles érectiles : impuissance, le dernier tabou
Zizi en berne : à qui la faute ?
Relu et approuvé par : Comité éditorial Giphar
Mis à jour le : 26/01/2015