Traitement : qui a peur des hormones de substitution ?

Ménopause : tout savoir sur les traitements hormonaux de substitution

Depuis 10 ans, les traitements hormonaux de substitution (THS) font débat. Remède « miracle » pour les uns, arme à double tranchant pour les autres… Qu’en est-il réellement ? Le point avec le Dr Alain Tamborini, gynécologue.


AU SOMMAIRE DE CET ARTICLE

Les traitements hormonaux subsitutifs : un danger ?

En juillet 2002, une étude américaine(1) affirmait que les THS augmentaient les risques cardiovasculaires et de cancer du sein. Faut-il avoir peur de ces traitements ?

Alain Tamborini : Non, mais il convient de respecter les recommandations émises par les autorités de santé européennes en 2003. Si les THS étaient vraiment dangereux, ils auraient été purement et simplement retirés du marché ! De plus, l’étude américaine portait sur des THS très peu prescrits chez nous, instaurés tardivement, 10 ans après la ménopause, avec un dosage unique non adaptable. Depuis, d’autres études ont relativisé les résultats américains.

 

Les contre-indications des THS

Y a-t-il des contre-indications absolues aux THS ?
AT : Il y en a une : les femmes qui ont (eu) un cancer du sein ne peuvent pas prendre de THS. Les mastoses (seins granuleux), les fibromes(2) et l’endométriose(3) ne sont pas des contre-indications, mais nécessitent des précautions d’emploi. Quant aux femmes qui ont des antécédents de thromboses veineuses, elles peuvent utiliser un oestrogène de substitution, mais uniquement par voie cutanée (gel, patch).

 

(2) Les fibromes sont des masses bénignes qui se développent sur la paroi de l’utérus.
(3) On appelle endométriose la formation, en dehors de l’utérus, d’endomètre (tissu qui recouvre la cavité utérine).

 

Le choix du traitement hormonal subsitutif

Il existe une soixantaine de THS différents sur le marché français : gels, comprimés, patchs, crème vaginale, etc. Comment choisir ?
AT : Tout dépend de la femme et de ses préférences. L’objectif du THS est de supprimer les troubles de la ménopause, tout en évitant les phénomènes liés à un problème de dosage.

  • En effet, si le traitement n’est pas assez dosé en oestrogènes, les bouffées de chaleur persistent, la femme souffre de sécheresse vaginale et/ou de fatigue.

  • Un surdosage entraîne plutôt une tension dans les seins, une sensation de gonflements ou de l’irritabilité, autant de symptômes que l’on rencontre souvent en période prémenstruelle. Il est donc essentiel que la patiente s’observe et décrive précisément ce qu’elle ressent à son médecin traitant ou son gynécologue, afin que celui-ci puisse, le cas échéant, adapter, personnaliser le THS.

 

Œstrogènes ou progestatifs ?

Un traitement « classique » de THS est toujours composé d’un oestrogène et d’un progestatif.

Mais pour les femmes ayant subi une hystérectomie (ablation de l’utérus), les oestrogènes seuls suffisent.

 

Recommandations pour la prescription des THS

  • Informer la patiente et ne pas imposer un THS.

  • Ne pas renouveler de façon systématique la prescription d’un THS et évaluer chaque année l’intérêt de la poursuite du traitement.

  • Prescrire la dose minimale efficace.

 

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Source
(1) Étude Women’s Health Initiative (WHI).

A PROPOS DE CET ARTICLE
Rédigé par : Candice Leblanc
Relu et approuvé par : Comité éditorial Giphar
Mis à jour le : 01/11/2012

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